Quand la parole attend la nuit

Pendant ses longues années d’études de médecine à Paris, Solal prend la mesure de l’éloignement et de sa solitude. Son premier amour, Simon, l’a trahi puis quitté, son refuge familial a volé en éclats avec le divorce de ses parents. De belles rencontres, quelques amitiés et amours inaboutis tiennent lieu de viatique. La statuette d’une déesse offerte par un patient devenu ami veille sur lui.  Patrick Autréaux (Les irréguliers, HdN décembre 2014) a exercé la psychiatrie d’urgence et parle avec acuité du monde de l’hôpital. Il évoque les rituels, les gardes de nuits, les visites aux malades… L’intrigue très ténue, concentrée sur les déceptions amoureuses du héros, est heureusement agrémentée de considérations intéressantes sur le milieu hospitalier et surtout sur la place du médecin, l’empathie, le souci de soulager et la qualité d’écoute. L’auteur, féru de poésie, glisse quelques poèmes et jongle avec des mots très bien choisis. Pourtant, l’écriture trop apprêtée et les longueurs répétées alourdissent ce roman d’apprentissage qui peine à émouvoir.  (M.-P.R. et M.Bo.)