« Quand maman… », le petit Charles fait semblant de dormir et entraîne ses amis, jouets et doudous, dans une folle équipée : la forêt, la rivière, le soleil et le vent. Un beau voyage, loin, très loin. On y croise le tatou, le tamia et l’alligator…
Ce premier album de la collection Pain d’épice met en scène un petit garçon plein d’imagination : le futur Lewis Carroll, Charles Dodgson. S’expliquent dès lors les références à Alice, au lapin et au fleuve Isis. Ce dérapage littéraire ne gênera sans doute personne ! Le texte onirique de Véronique Beau suggère le flou de la rêverie d’un enfant en train de s’endormir : sa narration primesautière tient en quelques phrases simples ; la langue y joue les harmonies sonores d’une berceuse plus que la logique du sens. Le récit guide la lecture des images. À l’aquarelle et au pastel, pleines de charme naïf et de douceur, elles ne se donnent pas immédiatement à comprendre. Mais est-ce regrettable ? Le travail des formes et des couleurs autour de quelques personnages plus aisément repérables peut suffire à enchanter.