Harry vient d’avoir soixante-dix ans. Brillant homme d’affaires, il s’est enrichi dans la parapharmacie. Pourtant, un camp de vacances et de loisirs, rustique, spartiate et isolé dans le Maine, l’a attiré chaque été pendant trente ans. Se sachant condamné par un cancer, il souhaite retourner dans cet endroit chargé de souvenirs pour une dernière partie de pêche à la mouche. Dans le sillage de Huit saisons (NB juin 2003), l’auteur raconte l’histoire d’une famille américaine marquée par la seconde guerre mondiale puis par celle du Vietnam, et dont le destin est étroitement lié au campement acquis en 1947. Chaque personnage prend tour à tour la parole pour évoquer son passé ou dire ses émotions face aux événements présents. Sans souci de chronologie, Justin Corbin trace ainsi de subtiles diagonales entre les êtres, et leurs propos s’éclairent les uns les autres comme les fragments d’un puzzle tout en révélant peu à peu le secret familial. Servi par des dialogues vivants, des portraits finement peints et une écriture limpide, ce roman où la nature est très présente se lit avec plaisir.
Quand revient l’été
CRONIN Justin