Lors du premier triptyque, Lloyd Singer faisait découvrir sa double personnalité : comptable falot, sosie de Woody Allen, orphelin sensible, réservé, protecteur de sa fratrie mais persécuté par ses camarades d’école et, en parallèle, Makabi, le héros masqué, karatéka accompli, vrai recours des opprimés. Ses exploits contre la mafia russe le firent remarquer par le FBI qui décida de l’embaucher et le former au centre de Quantico pour des opérations spéciales. Ses nouveaux patrons l’ont chargé, en parallèle, d’apprivoiser Patsy, une jeune femme victime d’un tueur en série sadique surnommé « chanson douce ». Totalement défigurée, elle ne supporte plus l’idée de paraître devant des gens normaux et refuse tout contact avec les enquêteurs qui cherchent à démasquer le criminel. Les qualités d’empathie de Lloyd lui permettent de rétablir le dialogue avec la jeune femme. Ses confidences permettront d’orienter les recherches vers le milieu de la chanson et surtout vers deux itinérants promenant leur studio d’enregistrement au gré de leurs périples. Le stage à Quantico se passe mal. Lloyd, en apparence gringalet, se trouve très vite au centre des moqueries de toute sa promotion de « messieurs muscles » qui n’apprécieront pas lorsqu’il deviendra Makabi
L’histoire est complexe. Elle pourrait être agréable à suivre, tout au long des deux tomes parus simultanément, si elle n’était constamment hachée par d’innombrables retours en arrière. Leur but est manifestement d’approfondir la richesse de la personnalité du héros qui se révèle d’une belle humanité. Mais les flashbacks s’ingénient à multiplier périodes dans le temps, à embrouiller les fils de plusieurs histoires comme s’ils voulaient égarer le lecteur et l’obliger à un permanent effort intellectuel. Fatigant !! Quel dommage, car la série bénéficie d’un graphisme au réalisme sage, propre, de grande qualité. Le troisième tome devrait permettre de démêler l’écheveau actuel. Voir La Chanson douce (Lloyd Singer ; 5), NB avril 2011.