Quartier libre

Un vendredi soir à Paris. René, la soixantaine, professeur de philosophie, aborde en faisant ses courses Marion, trente-cinq ans, chargée de programme à France Télévisions. Il convoite ses yaourts aux myrtilles, qu’elle lui cède pour qu’il la laisse tranquille. Dans la rue ils font quelques pas ensemble et échangent des banalités. Durant le week-end ils se croisent et se recroisent, lui avec son chien, le seul bien que lui a laissé sa maîtresse, une comédienne célèbre et elle, avec, dans sa poche, un revolver dont elle voudrait se débarrasser de peur de s’en servir. Par cette mise en scène, ce télescopage de deux personnages à la fois ordinaires et névrosés, l’auteur invite au questionnement. Que peut-il arriver entre René, ex-soixante-huitard qui a renoncé à ses idées, et Marion qui a perdu le goût de vivre depuis la mort de sa mère ? L’attente est longue et les détours nombreux. Seule l’improbabilité de cette rencontre retient l’attention. Odile Barski, scénariste et romancière (Transferts de fonds, NB juin 2009), s’amuse avec ses personnages, les étire, essaie de leur donner de la profondeur, mais ne convainc pas totalement malgré un certain humour.