Quartiers de noblesse

Gérard Mordillat, écrivain et cinéaste, fait sa profession de foi dans la collection des éditions du Sonneur, Ce que la vie signifie pour moi. Élevé dans l’esprit « ni flic, ni curé », il clame haut et fort être issu de la classe ouvrière à laquelle il veut redonner ses lettres de noblesse. Il raconte son enfance heureuse à Paname, dans le quartier populaire de Belleville et évoque ceux qui l’ont précédé, formé, éduqué : son grand frère qui lui montre la voie, son père, ouvrier, qui  lui a enseigné que l’écriture est une force, et tout ceux qui l’ont enrichi de leur savoir.

L’auteur aime la littérature, la poésie, le cinéma, le vélo. On entre dans son texte à partir de mots choisis, comme dans un glossaire. Il nous y livre ses convictions. La politique tient une grande place pour celui qui n’aime pas être qualifié d’auteur ou de cinéaste « social », comme s’il appartenait à  un sous-genre ; son but : parler d’un réel en dehors des codes de la bourgeoisie. On prend un vrai  plaisir à lire ce petit texte tonique, vivant, passionné et imagé qui fait entendre une voix de gauche authentique, que l’on partage ou non ses points de vue. (F.E et A-M.D)