Un bourg entre Jérusalem et Tel Aviv. Un immeuble ancien y abrite une famille de Juifs, les propriétaires, et un jeune couple d’étudiants, les locataires. Plus loin, une autre famille juive peine à faire le deuil de son fils tué au Liban. Amours et désamours, Sabbat plus ou moins strictement respecté, accords de paix plus ou moins appréciés, rien n’entrave une amicale connivence sur fond de hantise des attentats. Non loin de là, sur un chantier, travaille un ouvrier arabe qui reconnaît la maison : ses parents en ont été brutalement chassés en 1948 et sa mère en a toujours gardé la clé suspendue à son cou.
Dans cet ouvrage dense, intimiste, l’auteur israélien évoque avec un réel souci d’équité le complexe et douloureux problème palestinien et son regard s’arrête avec sympathie sur chacun des personnages. Ce premier roman mérite une lecture attentive : la succession changeante et rapide de divers narrateurs exige de s’y adapter. Eshkol Nevo exprime ainsi la diversité de destins croisés dans un contexte historique mouvementé.