Que ta volonté soit faite

CHATTAM Maxime

À Carson Mills, petite ville du Midwest américain, Riley, onze ans, voit son père Jon massacrer le jeune chiot qu’il voulait adopter. Ce père cruel est le rejeton de deux familles ennemies, luthérienne contre méthodiste. Recueilli par son grand-père, il se révèle foncièrement mauvais : il accumule destructions, meurtres d’animaux, vengeance féroce après la brimade d’un camarade d’école. Il se marie, a un garçon, puis détruit sa famille. Des viols et un meurtre inquiètent le shérif. Une coulée de boue révèle son cimetière d’animaux. Troublé, il se confesse au pasteur, trois jours durant ! Sa perversité évolue et son fils prévient le pasteur et le shérif. À travers cette ville passe-partout, c’est à la poursuite du mal incarné (La conjuration primitive, NB juillet-août 2013) que Chattam nous convie encore. Il donne sa vision de la religion par l’intermédiaire d’un narrateur qui s’efface derrière le monstre puis derrière le sympathique shérif, pour raconter une vie épouvantable. L’enquête finale, qui distille enfin un peu de mystère, ne suffit pas à vivifier ce tableau monotone de perversités déjà lues et à inscrire durablement dans notre imagination le parcours d’êtres malfaisants assez artificiels.