Quelque chose à te dire

Djamal, psychanalyste, anglo-pakistanais comme l’auteur (Contre son coeur, NB mars 2005), quinquagénaire, se remémore ceux qui ont animé son histoire londonienne : Joséphine, son ex-femme, dont il est toujours épris, et leur fils, Raffi, adolescent fragile ; Ajita, son amour de jeunesse, associée à un événement tragique concernant son père incestueux ; Henry, son meilleur ami, directeur de théâtre, récemment divorcé, en relation intime avec sa soeur, Myriam, extravagante et farfelue…  Dans un climat de rapports sexuels débridés et d’alcoolisme habituel, à travers les couples défaits et reconstitués, allant d’hôtels de luxe en bouges crasseux, l’auteur déploie un panorama du vécu social, culturel et racial d’une certaine Angleterre depuis quarante ans. Son héros, tiraillé entre ses patients et ses problèmes personnels, notamment son passé de meurtrier accidentel, se meut dans un microcosme tourmenté où chacun cherche, désespérément, à se valoriser. En résulte une prodigieuse efflorescence qui accentue, sans cesse, l’intérêt d’une oeuvre riche en personnages originaux et en descriptions colorées d’une société dépravée.