Qui chante pour Lu ?

Sydney. Dans un restaurant du vieux quartier, Lu, serveuse de fast-food, est frappée par la beauté et l’aisance d’Anna, fille d’un riche propriétaire de chevaux. Une enfance malheureuse, des parents alcooliques, un oncle pervers sexuel, tout sépare la serveuse de l’étudiante en musique. Pour venger Lu, ses copains marginaux et chômeurs se lancent dans une série d’atrocités contre le violeur impénitent et l’innocente Anna, ce qui ne sera pas sans conséquences pour la famille de Lu. Après bien des souffrances, Lu, affolée par les répercussions de sa jalousie, tente de se racheter. La description du milieu des haras et de l’équitation, contrastant avec celle des bas-fonds et de la délinquance, exprime bien le choc de deux conditions sociales. Un père pour mes rêves (NB juin 2010) décrivait les méfaits de la violence et de l’alcool dans les classes défavorisées. Ici, la brutalité des petites frappes est rendue dans une langue grossière, voire ordurière, tout en laissant percer un réel sens de l’amitié. L’opposition trop manichéenne entre les deux mondes ainsi que des longueurs émoussent l’intérêt. Une légère critique sur la politique des Blancs rappelle que l’auteur néo-zélandais a des origines maories. Un espoir pointe après une évocation vraiment sordide, mais est-ce plausible ?