Quinquennat (L’emprise ; 2)

Launay atteint enfin son objectif, il est élu président de la République. Il n’en a jamais douté malgré l’animosité de sa femme et l’opposition de Lubiak, son rival. Corti et Volone, ses partisans et complices, continuent leurs manoeuvres. Celui-ci guigne la présidence d’un groupe qui lui permettra de s’en mettre plein les poches ; celui-là veut s’affranchir de la sujétion américaine avec l’aide de son agent, une femme des services secrets qu’il malmène un peu. Absalon, journaliste d’investigation, s’acharne à dévoiler les turpitudes des politiques. Marc Dugain poursuit le premier tome de L’emprise (NB juin 2014) : mêmes personnages, même nomenklatura française avec son cortège de combines, de magouilles, d’assassinats déguisés. Certains sont faciles à reconnaître, les tableaux sont transparents. Dans un style haché, journalistique à outrance, ce pamphlet décrit laborieusement l’aspect triste et caricatural de la réalité. Quelques pages sont d’une férocité mordante : l’incipit sur Mitterrand, le portrait d’un sénateur obèse dont seuls le nom et la fonction ont été changés. Pas de vrais personnages, aucun sentiment : ce n’est pas un roman ni l’oeuvre d’un écrivain, mais une charge contre le monde politique, souvent difficile à suivre. Ce qui peut plaire aux inconditionnels du genre.