Quitter Hurlevent

WERNER DAVID Laurence

Du 7 avril au 4 juillet 2016, entre Paris, York et Haworth. Lucie Ancel, une jeune psychanalyste, fait le voyage pour tenter de retrouver Hector Wolpe, un de ses tout premiers patients, il y a une quinzaine d’annĂ©es Ă  Saint-Maurice, un centre de psychiatrie infantile, en rĂ©gion parisienne. Pourquoi a-t-il disparu brutalement ? Pourquoi veut-elle, impulsivement, retrouver ce dĂ©sormais jeune adulte qui est l’amant de sa sƓur, Louise ?

Un roman qui se lit d’une traite, tant l’intrigue rebondit, sur fond de descriptions d’un Yorkshire envoĂ»tant.  Tout de suite, les Ă©chos du roman d’Emily BrontĂ«, Les Hauts de Hurlevent, et de la vie de sa famille doublent en palimpseste, la narration de la tragĂ©die dans laquelle Laurence Werner David nous entraĂźne. Un jeu de reflets, de clins d’Ɠil suggĂ©rĂ©s, entre fiction et rĂ©alitĂ©.  D’un chĂąteau l’autre, un pĂšre : Graeme Wolpe, rĂ©Ă©criture du RĂ©vĂ©rend Patrick BrontĂ«. D’une fratrie l’autre, Hector et les enfants prisonniers de pĂšres dĂ©sespĂ©rĂ©ment dĂ©voreurs. Plus largement, ce roman explore en une sĂ©rie de variations un thĂšme obsĂ©dant, la folie d’aimer.  Quelle que soit sa configuration, irrĂ©sistible et ambiguĂ«, aucun principe moral ne l’endigue, aucun interdit, au risque de ne pouvoir « quitter Hurlevent ». Un roman qui explore, sans les juger, les frontiĂšres fragiles du psychisme. (C.B et M.T.D)   Â