Racaille

SARROUB Karim

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À Skikda, ex-Philippeville, Mohammed, jeune Maghrébin de seize ans désoeuvré, en proie à des crises existentialistes, philosophe sur le bien et le mal inscrits dans le Coran, sans y croire. Sa perception de la vie l’amène à faire des séjours en asiles psychiatriques… entre deux masturbations. Il décide d’émigrer clandestinement vers la France, symbole pour lui de libre pensée. Arrivé à Marseille, il se sent seul, ne comprend pas cette ville égoïste où personne ne se parle. Arrêté, il fait alors partie de la Racaille, mais son français parfait, appris au collège Jules Ferry en Algérie, étonne. Enfermé, étudié, interné, sa vie d’homme libre s’arrête.

 

Après un début de récit à l’humour grinçant et amer, l’histoire s’épanouit autour du rêve de liberté d’un Algérien. Un langage direct, violent, mais très maîtrisé, traite de l’injustice et du manque de curiosité de l’autre, reprenant des thèmes chers à l’auteur (À l’ombre de soi, N.B. oct. 1998). Un ton juste, sans bons ni méchants, illustre admirablement ce conte drôle, mais cruel, qui fait réfléchir.