Dans un cottage, au siĂšcle de Victoria, vivent une veuve et ses filles. LâaĂźnĂ©e, veuve Ă©galement, âsâadonneâ Ă ses bonnes oeuvres, la seconde, Rachel, jolie jeune fille, sourit Ă la vie. Quand elle est invitĂ©e Ă un bal, mĂšre et soeur craignent pour son Ăąme… Le pasteur est dĂ»ment consultĂ©… Honni soit qui mal y pense, Rachel retrouve au bal un jeune homme dĂ©jĂ entrâaperçu. Ils tombent amoureux mais rĂ©ussiront-ils Ă surmonter les prĂ©jugĂ©s ambiants ?
Â
DâemblĂ©e le ton est donnĂ©, le cadre posĂ© : on est en plein roman victorien. Dans cette nouvelle traduction française, l’ouvrage d’Anthony Trollope donne une peinture rĂ©aliste, empreinte d’humour, sans ĂȘtre corrosive, de la sociĂ©tĂ© dĂ©sormais dominĂ©e par la bourgeoisie. Il montre comment l’intĂ©rĂȘt Ă©conomique est le ressort de l’Ă©poque et comment les religieux, tout-puissants et hypocrites, ne sont pas indiffĂ©rents au pouvoir de lâargent. On retient surtout la clairvoyance amusĂ©e, un brin paternaliste, de l’auteur Ă l’Ă©gard de la condition des femmes soumises Ă l’autoritĂ© du pĂšre, du mari, du pasteur et au diktat du qu’en-dira-t-on. MalgrĂ© des longueurs et quelques interventions inopportunes du narrateur, on apprĂ©cie le portrait instructif de la pĂ©riode et, âlast but not leastâ, le charme dĂ©suet de la langue.