Marguerite Eymery dĂ©couvre la vie dans le PĂ©rigord noir, Ă travers la brutalitĂ© de son pĂšre militaire alcoolique, la dĂ©pression de sa mĂšre et la lecture trĂšs prĂ©coce de Sade et Voltaire. DĂšs douze ans, elle commence Ă Ă©crire sous le pseudonyme de Rachilde, nom dâun gentilhomme suĂ©dois du XVIe siĂšcle. Ă dix-sept ans, elle dĂ©barque dans la capitale. Ses dĂ©buts sont difficiles mĂȘme si elle se fait assez rapidement des amis dans les cercles littĂ©raires. Elle parvient Ă faire publier un premier et scandaleux roman, aussitĂŽt interdit.
CĂ©cile Chabaud croque avec panache cette femme qui fut un des personnages clĂ©s de la Belle Ăpoque oĂč elle rencontra les cĂ©lĂ©britĂ©s d’alors, quelques-unes presque aussi oubliĂ©es quâelle aujourdâhui. En courts chapitres, dans un style Ă©lĂ©gant, elle sâattarde sur lâenfance abominable de cette vierge assumĂ©e qui, devenue parisienne, pour se faire entendre, se coupe les cheveux, porte pantalon et surtout, dans son « infĂąme » roman, Monsieur VĂ©nus, imagine une femme indomptable qui domine un homme passif. Cette biographie romancĂ©e trĂšs Ă©vocatrice fait renaĂźtre le dĂ©but du XXe siĂšcle Ă Paris, avec ses tabous, ses modes devenues insolites, ses vedettes. Ce premier roman dâune professeure de lettres est une belle invitation Ă poursuivre la dĂ©couverte dâune femme exceptionnelle et la vie littĂ©raire de son Ă©poque. (C.P. et M.W.)