Zan, autrefois professeur et romancier à succès, et sa femme Viv, ex-photographe, n’arrivent plus à payer les traites de leur maison californienne. Ils sont accaparés par Saba, quatre ans, adoptée en Éthiopie, précoce et remuante, et leur fils préadolescent. Quand on propose à Zan de faire des conférences à Londres, Viv se rend à Addis-Abeba à la recherche de la mère biologique de leur fille. Alors tout tourne au cauchemar : la petite disparaît avec sa nounou londonienne, elle aussi éthiopienne et originaire de Berlin comme l’héroïne d’un de ses romans, et Viv ne donne plus signe de vie…. L’auteur (Zéroville, NB juillet-août 2010) ne manque pas d’empathie envers ses quatre héros et ce sentiment fort toucherait davantage le lecteur s’il n’était noyé dans une intrigue embrouillée. Le va-et-vient entre les aventures vécues au quotidien par les quatre membres de la famille et celles des personnages des romans de Zan (y compris David Bowie ou Bob Kennedy !) est souvent déstabilisant. On retrouve le même canevas dans les thèmes abordés, de l’éveil de la conscience des Blancs américains envers les Noirs au constat d’une littérature, éternel plagiat… Steve Erickson peine à choisir, cultive la complication.
Radio Éthiopie
ERICKSON Steve