Ramon

FERNANDEZ Dominique

La mĂ©moire de Ramon Fernandez – pĂšre de l’acadĂ©micien Dominique Fernandez – a Ă©tĂ© entachĂ©e par le rĂŽle qu’il a jouĂ©, Ă  partir de 1936, au sein du parti fasciste de Doriot, antisĂ©mite et collaborateur. Comment ce brillant intellectuel, Ă©crivain et critique renommĂ©, membre influent de la NRF, prix Femina 1933, un temps proche de la gauche, s’est-il ainsi fourvoyĂ© ? Sans chercher Ă  l’excuser, son fils veut comprendre. L’Ă©chec du mariage de ses parents – qui lui a inspirĂ© deux romans : L’Ă©cole du Sud (N.B. avril 1991), puis Porfirio et Constance (N.B. avril 1992) – peut expliquer cette dĂ©rive. DĂ©semparĂ© aprĂšs son divorce, Ramon s’est Ă©loignĂ© du milieu littĂ©raire et a cru trouver en Doriot un maĂźtre Ă  penser.

L’enquĂȘte que mĂšne Dominique Fernandez pourrait se rĂ©sumer dans ce jugement : « son caractĂšre Ă©tait tragiquement infĂ©rieur Ă  son intelligence ». Au-delĂ  du questionnement pathĂ©tique d’un homme de quatre-vingts ans sur la personnalitĂ© de son pĂšre, cette Ă©tude, extrĂȘmement dĂ©taillĂ©e et documentĂ©e, offre un vaste panorama du milieu intellectuel français qui gravitait autour des grands auteurs de la NRF pendant l’entre-deux-guerres, sur fond de conflits idĂ©ologiques. C’est donc une importante contribution Ă  l’histoire de la littĂ©rature et des idĂ©es pendant la seconde guerre mondiale et les annĂ©es qui l’ont prĂ©cĂ©dĂ©e.

M.L.R.