En 1950, le narrateur est missionné pour porter le courrier dans les camps clandestins du général Giàp réfugiés dans les montagnes du Nord Viêtnam. Pendant les trajets au milieu des paysages dévastés par la guerre, s’immisce le souvenir des sept dernières années. Devenu sculpteur, spécialisé dans les reproductions en bronze de rapaces, il se souvient du bombardement, par les Américains, en 1943, de la capitale indochinoise française, occupée par les Japonais, et du déménagement de l’atelier de sculpture du professeur de l’école des Beaux-Arts dans une pagode abandonnée. Il se remémore aussi ses conversations sur la botanique avec son modèle, dont il sculpte le buste. Il porte sur sa vie le regard d’un homme qui a vécu en marge des événements politiques, qui a accepté les choix que sa famille a faits pour lui – son mariage, son métier – et qui a toujours refusé de se mettre en danger.
Un récit confus où l’auteur de Riz noir (N.B. juil. 2004) fait resurgir une page tragique de l’histoire de son pays à travers les en-têtes de l’amiral Decoux et les réflexions d’un artiste non-engagé. Un style sobre d’où émane une certaine violence.