Réalités obliques

CLARKE

Un couple arrive au bord du monde : « Alors, c’est vrai, elle est plate ! » Sophie existe un jour sur deux. L’idée que son amoureux vit la moitié de sa vie sans elle la rend malade. Une femme pose. Mais si le peintre cesse de se concentrer, reste-t-elle réelle ? Un homme sait revivre les épisodes de sa vie et les parfaire à son gré. Il devient vite un vieillard. Un médecin disserte sur le cas d’un patient qui croit, dans son délire, que le monde n’existe que dans son imagination. Qu’advient-il lorsque cet homme meurt ?  Au rythme lancinant de quatre images carrées, centrées sur des pages carrées, vingt-cinq histoires se succèdent, toutes étranges et désespérantes. Enfermés dans une logique qui leur échappe, les héros ne peuvent que se soumettre à leur destin absurde, tel celui de l’homme qui a traversé le miroir et voit le monde renversé. En strict noir et blanc, le dessin est généralement très sombre, comme l’est le récit. Lorsqu’il se fait plus léger, c’est en contraste avec les thèmes les plus noirs. (P.P. et C.D.)