Rebelles, un peu

En vingt-neuf nouvelles très courtes, Claire Castillon (Les Messieurs, NB juillet-août 2016) compose un pêle-mêle d’auto- portraits d’adolescents d’aujourd’hui, avec leurs complexes, leurs contradictions, et souvent le sentiment d’être incompris de leurs parents. Il y a l’enfant précoce dont on surcharge le temps libre d’activités périscolaires intelligentes, la fille d’artistes bobos qui voudrait être comptable, le portable qu’il faut déposer à la cuisine avant d’aller dormir, l’interdiction de se faire percer les oreilles, la mère trop grosse, le chômage ou l’alcoolisme du père, les démonstrations d’affection ridicules au départ du car pour la colonie de vacances. Bien que la parité ne soit pas respectée – beaucoup plus de jeunes filles que de garçons, de mères que de pères – ce tableau de l’âge de tous les dangers réveille des souvenirs enfouis qui font sourire ou pleurer. Le drame parfois n’est pas loin, la tentation du pire non plus, mais la légèreté et la tendresse l’emportent toujours. (T.R. et E.Bo)