Florence 1348. Sept femmes ont fui la Grande Peste dans une maison où elles s’enferment à l’abri de la contagion. Le soir elles content des histoires de leur pays. Non pas des histoires de belles dames et de chevaliers mais les farces du fonds populaire où tous les faibles triomphent du fort. À commencer par les femmes qui se débarrassent par la ruse des maris qu’on leur impose. Tous les puissants y passent – seigneurs, chevaliers et dominants de toutes sortes, tel le loup éternellement dupé par Renart le goupil, et la religion telle que moines gourmands et paillards la fourvoient. Comme à Carnaval on met le monde sens dessus dessous pour évacuer un temps la pression du quotidien. Ni Dieu, ni Diable, ni la Mort n’échappent à la satire. La Mort, surtout, « soiffarde et pocharde »… Une écriture sobre et malicieuse met au goût de nos jours ces contes, parsemés pour la mise en bouche de termes vieillis explicités dans le glossaire. Les sources sont à disposition en conclusion. Une nouvelle porte d’entrée dans un Moyen Âge plus humain et plus proche que celui de la littérature de cour. Et un bon moment souligné par les illustrations qui rajoutent une note de fantaisie à la transgression. (R.F.)
Récits farceurs du Moyen Âge
DELOM Sylvie, GAUTHEY Raphaël