Redwin de la forge (Nains ; 1)

JARRY Nicolas, GOUX Pierre-Denis

Redwin, jeune adolescent, ne rĂȘve que de montrer Ă  tous qu’il pourrait ĂȘtre riche, qu’il pourrait combattre et  qu’il pourrait se dĂ©fendre contre Rom, cet autre gamin du village qui n’arrĂȘte pas de l’humilier. MĂȘme son pĂšre, Ufrog, est la cible de ses moqueries et insultes et Redwin ne supporte plus d’entendre que son pĂšre est traitĂ© de lĂąche. Il est vrai que ce grand forgeron, le plus habile de sa gĂ©nĂ©ration, a cessĂ© dĂ©finitivement de fabriquer des armes pour ne plus produire que des bĂȘches , essieux ou autres instruments agricoles. Jamais il ne voulut lĂ©guer Ă  son fils Redwin, le secret de la forge de guerre, celle qui sait intĂ©grer dans le fil des aciers les meilleures combinaisons de « runes » et produire ainsi les armes les plus efficaces. UlcĂ©rĂ©, le jeune homme crĂ©e sa propre forge avec l’aide de son oncle Jarsen forgeron Ă©mĂ©rite. ObsĂ©dĂ© par l’idĂ©e de devenir le meilleur des combattants il rĂ©ussit,  Ă  force de hargne et de travail et au fil de combats furieux dont il sort vainqueur, Ă  parvenir au rang de Seigneur des runes. Pourtant, l’inanitĂ© de sa dĂ©marche lui pĂšse de plus en plus. BlessĂ©, mais enflammĂ© par le souvenir de son pĂšre, parviendra-t-il Ă  vaincre l’horrible nĂ©cromant ?Faite de bistre et de sang, l’image, forte et expressive, met en scĂšne des personnages dont l’humanitĂ© finit par percer sous les cuirasses les plus dures. Leurs visages rupestres et chantournĂ©s respirent la haine et le feu, mais savent aussi se faire tendres ou songeurs. Les affrontements s’expriment avec  une force parfaitement maĂźtrisĂ©e. Voici un beau roman d’initiation, teintĂ© de symbolisme et d’Ă©sotĂ©risme, oĂč le jeune se construit en rĂ©action Ă  l’image du pĂšre, avant de comprendre la vie. Souhaitons que les quatre autres albums Ă  venir prĂ©sentent de nouveaux peuples Ă  l’image de celui-ci pour lesquels les tailles sont petites mais les esprits et les valeurs sont grandes. (P.P. et Y.H.)