Revenir sur l’île de Lampedusa pendant les vacances, après six années d’absence, est un test pour Mila et ses parents. Un petit garçon (frère) est mort entretemps, la mère a fait une dépression et les relations familiales sont pesantes. L’adolescente fuit la maison le plus souvent possible. Un vélo lui offre une liberté nouvelle. Sur un autre continent, des jeunes gens vivent une autre réalité. Érythréens, ils n’ont souvent d’autre avenir que dans la fuite eux aussi, mais autrement périlleuse.
Le récit entrecroise la vie de Mila pendant cette période de reconstructions et le destin de sept jeunes Érythréens qui tentent de traverser la Méditerranée dans l’espoir d’une vie meilleure. La confrontation est subtile, le point de vue essentiellement humain, sans jugement. L’adolescente mûrit au contact d’une amie plus âgée, trouve une occasion de s’investir. Du côté des candidats à l‘exil, pas de pathos inutile mais beaucoup de pudeur. Le seul problème est qu’avec sept « reportages », les diverses analyses de situations dispersent l’attention. Sur un sujet brûlant d’actualité, cette première prise de contact est offerte avec intelligence et tact. (A.-M.R. et L.L.-D.)