Ce matin Petit ours se lĂšve plein dâentrain Ă lâidĂ©e dâaller au cirque avec son pĂšre. Il le rĂ©veille en fanfare. AprĂšs la toilette et le petit-dĂ©jeuner, il espĂšre partir, mais son pĂšre sâinstalle Ă son ordinateur. Le petit ours sâimpatiente un peu. Finalement ils partent mais le pĂšre a le nez sur son tĂ©lĂ©phone et nĂ©glige le spectacle de la rue. Au cirque il reste concentrĂ© sur son Ă©cran. Il ne voit pas que son fils commence Ă participer au spectacle, passant de la trompe de l’Ă©lĂ©phant au dos de la girafe, puis s’agrippant au singe trapĂ©ziste. Quand il s’aperçoit enfin qu’il n’est plus Ă cĂŽtĂ© de lui, Petit ours s’est envolĂ© dans une bulle…
Une histoire quasi sans paroles pour raconter lâaddiction aux Ă©crans d’un parent, qui en oublie qu’il a un fils et que cet enfant a besoin de lui pour lâaccompagner, lâinitier au monde et le protĂ©ger de ses dangers. Les illustrations aux crayons de couleur dans des teintes pastel expriment la fraĂźcheur et l’insouciance du monde de lâenfance qui s’Ă©merveille de tout et n’imagine aucun risque. Le style graphique, le cĂŽtĂ© « village » du dĂ©cor et le choix d’un fond beige crĂ©ent une ambiance passĂ©iste qui s’oppose Ă l’actualitĂ© du message et en diminue l’efficacitĂ©. C’est joli mais pas totalement convaincant. (A.D.)