Un pensionnat d’adolescentes, en Angleterre, vers 1920. Clare Hartill, professeur respectée et souvent adorée de ses élèves, poursuit un seul but : assurer son emprise sur les êtres qu’elle juge provisoirement intéressants. Momentanément, il s’agit d’Alwynne, dix-neuf ans, jeune enseignante enthousiaste et naïve, et de Louise, treize ans, intelligente et fragile élève. Alternant cajoleries et froideur pour mieux les asservir, Clare utilise sans remords des moyens peu honorables pour détacher Louise d’Alwynne et cette dernière d’Elsbeth, la tante qui l’a élevée. Paru en France en 1932, cet ouvrage quelque peu désuet se divise en deux parties : la première est centrée sur les manoeuvres du personnage principal et les réactions de ses victimes, huis clos étouffant et sinistre qui laisse pressentir le drame. La seconde, plus légère, dessille les yeux d’Alwynne grâce à l’amour, bluette sentimentale correspondant peut-être aux contraintes de l’époque. L’analyse psychologique est fine, le langage est soutenu, et malgré les dialogues assez répétitifs, on s’attache aux subtilités de cette personnalité dont on dirait aujourd’hui qu’elle est perverse-narcissique.
Régiment de femmes
DANE Clemence