La jeune altiste Marie-Mizuné Clément vient d’interpréter la 11e symphonie de Chostakovitch lorsqu’un spectateur admiratif lui conseille la lecture d’un roman évoquant la vie d’un musicien japonais broyé par la violence de l’histoire. Troublée, la jeune fille reconnaît l’histoire de ses grands-parents. Elle se fait connaître de l’auteur qui lui avoue avoir voulu perpétuer la mémoire de son propre grand-père…
Dans ce nouveau roman au style épuré, Akira Mizubayaschi (Âme brisée, Les Notes septembre 2019) reprend ses thèmes de prédilection : le fanatisme et les atrocités de la guerre, l’amour et la transmission, et surtout l’extraordinaire langage de la musique. Dans ce récit d’une bouleversante histoire de destins croisés brisés par la guerre, orchestrée par la puissance évocatrice de la musique, le rythme est imposé par la rencontre fortuite des deux personnages principaux à la recherche de leur propre histoire. La symphonie de Chostakovitch, poignante et douloureuse, éclate dans quelques pages magistrales, comme pour accompagner la description de scènes d’une violence insoutenable. Empreint de la poésie des mots et conscient du pouvoir de la langue, l’auteur joue sur sa double culture pour tisser avec subtilité les liens qui unissent les hommes au-delà de l’absurdité des conflits. Une lecture sensible, puissante et profondément humaine. (A.-M.G. et M.-N.P)