Reine de nuit

La recherche obstinée d’un piètre roman, introuvable mais signalé par la nouvelle épouse de son ex-mari, embarque Reine dans une nuit folle et révélatrice. Comment, par un engrenage d’événements insignifiants, cette femme respectable de cinquante ans, professeur de littérature française à la Sorbonne, se retrouve-t-elle dans des lieux de perdition ? En fait, malgré les apparences, elle n’a jamais accepté son divorce ni sa remplaçante, une Américaine de son âge. Elle se sent seule, vieille, laide et la correction de ses copies de Licence l’ennuie.

Dans son premier roman, plutôt que de construire une intrigue, Stéphane Corvisier a choisi d’analyser les « pulsions de l’âme » d’une héroïne frustrée, en mal de vivre, et d’en traduire la complexité à travers des aventures rocambolesques. Le désir de faire passer toutes les émotions d’une femme mûre dans une sorte de catharsis insensée est assez touchant ; l’écriture est agréable, élégante, moderne, rehaussée d’envolées littéraires et de mots choisis. Tout en appréciant le joli style de ce court récit, le lecteur reste un peu sur sa faim.