Un an après l’enterrement de Léo, un vieil ami passionné de théâtre, Laura ouvre les caisses de livres qu’il lui lègue. Parmi eux, La Chartreuse de Parme attire son attention : un ami de sa grand-mère lui en faisait la lecture à voix haute l’été de ses quatorze ans, comme si elle était sa fille disparue trop tôt. Il lui avait recommandé alors de le relire en Italie. Elle décide d’y partir, seule, laissant son compagnon.
Retrouver les traces d’un amour inabouti, honorer la mémoire d’un ami, mettre de l’ordre dans sa vie ? Peu importe le prétexte : la magie de l’écriture de Michèle Lesbre (Chère brigande : lettre à Marion du Faouët, NB mars 2018) fait voyager. Plongée dans ses souvenirs, l’héroïne déambule sur les lieux qu’elle aime : la Normandie, avec la mer et le bruit de l’eau qu’elle retrouve à Comacchio et sa lagune. Sa mélancolie s’adapte au paysage, les lumières de fin de journée l’inclinent à la rêverie. Les références littéraires, les acteurs rencontrés surgissent dans ses pensées, et elle se souvient de l’exigence de la scène et de son mal-être. Les fantômes s’estompent et la délicatesse de son amant venu la retrouver lui donne un nouvel élan. Une belle renaissance. (M.-P.R. et A.-M.D.)