AoĂ»t 2006. Guillaume, la cinquantaine, est attablĂ© dans un cafĂ© parisien. Il attend « l’heure des visites » de l’hĂŽpital pour rejoindre MichĂšle, atteinte d’un cancer. Dans la salle, il aperçoit Simon Veyne, plasticien de renom qu’il a connu trente ans auparavant. Ă ses propres souvenirs se superposent ceux de MichĂšle, son amour de jeunesse, qui l’avait quittĂ© pour cet artiste aussi fascinant que dĂ©testable.
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Avec pour thĂšme la crĂ©ation artistique, cette narration, articulĂ©e en quatre parties, restitue de façon quasi-psychanalytique la genĂšse de la vocation artistique d’un Simon, nĂ©vrosĂ© et cabotin. Le problĂšme du contenu de l’art post-moderne est Ă©voquĂ© avec beaucoup d’Ă©rudition (utopie, mystification, pĂ©rennitĂ©). Le deuxiĂšme ouvrage d’HĂ©lĂšne Ling retient lâattention par son Ă©criture : la phrase est longue, balancĂ©e, extrĂȘmement travaillĂ©e, d’une belle sonoritĂ©. Pourtant, en raison mĂȘme de grandes libertĂ©s typographiques, la lecture devient un exercice difficile ; dĂšs lors la concentration demandĂ©e dĂ©tourne quelque peu du fond. Le rĂ©cit, volontairement, intemporel s’apprĂ©hende plus difficilement. Une plume qui devrait refaire parler dâelle.