Millionnaire grâce à un jeu en réseau qu’il a créé, Cèsar Diaz est aussi Nada#1, anarchiste sur le web. Avec ses « Clowns noirs », une cinquantaine de fidèles rompus à la guérilla urbaine virtuelle grâce à son jeu, il ridiculise les hommes politiques et défie les polices européennes par des combats de rue tirés de son jeu, menés avec des armes factices. Théo, son jeune frère, est fan d’une geek de 15 ans, Sixie, victime de cauchemars parfois prémonitoires qu’elle raconte en films sur le « site des rêves ». Il suffit que quelques êtres malveillants interfèrent dans l’impossible équilibre de cet univers, pour que tout dérape vers un scénario mortel où l’on ne discerne plus où s’arrête le jeu et où commence le drame.
La troublante schizophrénie de Cèsar Diaz est l’argument psychologique sur laquelle s’appuie la thématique du livre : difficile différenciation entre le réel et le virtuel dans lequel les adeptes de jeux en ligne perdent parfois leur âme, dualité entre les aspects positifs et négatifs de toute personnalité, ambiguïté des combats politiques. Avec une habileté diabolique, certaines scènes font basculer entre l’empathie et la répulsion pour certains des nombreux personnages : les caractères sont complexes — même les pires ! Percutante et haletante, cette analyse des questions soulevées par le développement du web, sa manipulation et ses déviations se termine sur une interrogation : à quand le deuxième tome ?