Né dans une famille pauvre de Rome, Tommaso, obèse et boulimique dès l’enfance, est surdoué en mathématiques : à trente ans, il est devenu un « bankster » multimillionnaire. Une chirurgie spectaculaire – bizarrement gratuite : qui donc la paie ? – lui fait perdre cinquante kilos. Désormais les femmes ne lui font plus peur, les prostituées de haut vol, mais surtout Gabriella, mannequin filiforme, et Edith, prof disgracieuse… Il demande à Walter, écrivain célèbre et désabusé, d’écrire sa vie. L’histoire des traders millionnaires sans scrupules, et celle de la mafia, ont été largement traitées dans la littérature et le cinéma. Ici l’auteur – qui dit avoir été sollicité par un personnage réel – examine un monde qui lui était étranger avec une fascination lucide. Le héros, sans doute à cause de sa jeunesse difficile, reste sympathique. Mais on perd pied très vite dans ces pages truffées de mots anglais souvent argotiques, consacrées aux mécanismes de la finance. Par ailleurs, connaître les « people » italiens et les arcanes de la politique transalpine peut aider. Un roman très bien écrit mais trop elliptique parfois, avec de nombreux dialogues dont on n’a pas les clés : on reste, hélas, un peu en marge.
Résister ne sert à rien
SITI Walter