Restos Humanos

SOLER Jordi

Un journaliste est chargé d’enquêter sur l’individu excentrique qui, en sandales et tunique, parcourt le marché de la ville ; « le saint » est un prédicateur laïc, fils de prêtre, qui visite sans hésitation le bordel et, malgré injures, moqueries et agressions, poursuit sa mission : rendre les autres meilleurs. Mais dans son désir de rendre service, avec une naïveté extrême, il se laisse manipuler par un entourage cynique et sans scrupules. Il est entraîné dans un cycle infernal qui l’amène à agir en contradiction totale avec ses principes et à perdre ses repères. Après Dis-leur qu’ils ne sont que cadavres (NB novembre 2013), Jordi Soler traite, dans cette farce burlesque, de sujets graves tels que la corruption, les trafics divers (organes, tableaux) et le blanchiment d’argent. Le héros est irrésistible dans son ingénuité ainsi que dans ses doutes et les inquiétudes qui l’assaillent. Une cohorte de personnages truculents croqués sur le vif donne la mesure du goût de l’auteur pour l’humour noir. Le roman se lit d’une traite, dans l’impatience de savoir comment le malheureux saint va échapper aux griffes des malfaiteurs qui veulent lui faire vendre son âme. Mais l’humanité peut-elle être sauvée ? (B.D. et A.Be.)