Il arrive à Kyoto pour participer l’installation artistique de Dominique Gonzalez Foerster (DGF). L’exposition s’appellera « Rétine ». Elle évoque ce lieu essentiel de communication entre le réel et la perception. Une expérience collaborative. Le jeune technicien est en charge du catalogue visuel. De Kyoto il échange sur Skype des regards et des silences avec Hitomi, son amante japonaise restée à Berlin. Elle apparaît, sur l’écran, nue et immobile. Le ton du premier roman du belge Théo Casciani est donné. Son livre est l’histoire des heurs et malheurs de cette implantation, connectée, ambitieuse et symbolique et d’une longue errance entre les musées d’art contemporain et leurs installations acoustiques et iconographiques au Japon, à Paris et à Berlin. Le texte repose principalement sur des visions, lumières, chargements de photos, morceaux de films, fulgurances lumineuses dont la persistance rétinienne renvoie le narrateur à sa propre histoire et à sa rupture amoureuse. La description minutieusement détaillée de ces manifestations s’adresse parfois plutôt à des spécialistes de cet art. Pas de dialogue, des phrases longues, une narration factuelle et introspective à la première personne et de jolies trouvailles stylistiques font l’originalité de cette belle langue qui pourtant a parfois du mal à retenir l’attention. (A.M. et C.R.-P.)
Rétine
CASCIANI Théo