Décembre 2006. Tyrone Meehan revient, contraint et forcé, à Killybegs, dans la maison abandonnée de son père. Là, dans le dénuement et la peur, ses souvenirs remontent à la surface, bien vivants : son enfance malmenée, son engagement pour la cause irlandaise, la fraternité de l’IRA et son combat, le cachot, les grèves de la faim, les morts, et sa femme si aimante. Il faut qu’il explique pourquoi et comment il est devenu un traître. Bientôt quelqu’un dans le village va le reconnaître. Après avoir pénétré en Irlande sur les traces d’un jeune Français qui se prend d’amitié pour un combattant (Mon traître, NB février 2008), Sorj Chalandon se met cette fois-ci dans la peau de Tyrone Meehan lui-même, le héros de l’IRA qui a trahi les siens. Il plonge ainsi dans les arcanes de la lutte des Irlandais contre les Britanniques, dans l’horreur de la sanglante guerre civile en Ulster, jusqu’au processus de paix des années 2000. Parce que les souvenirs viennent quand ils veulent, il fait se bousculer et s’entrecroiser les dates. Cette composition, le rythme des phrases et les dialogues rapides donnent une intensité dramatique à ce roman douloureux et profondément humain.
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CHALANDON Sorj