Donald, quadragénaire riverain du lac Supérieur, grand chasseur et pêcheur, est atteint de la maladie de Charcot. Anticipant l’issue fatale de cette maladie dégénérative, il décide sereinement de se donner la mort, soutenu par sa famille. Auparavant, il dicte à sa femme Cynthia (déjà évoquée dans De Marquette à Vera Cruz, NB août-septembre 2004) l’histoire des générations, métissées de Chippewas et de Finnois, qui l’ont précédé. Trois parties suivent où chacun vit son deuil avec dignité, s’interrogeant sur l’absurdité de la vie et l’au-delà de la mort.
Avec la vigueur et le réalisme qu’on lui connaît, Jim Harrison brasse les thèmes qui lui sont chers : la nature, les animaux, la vie, l’au-delà, la sensualité, la nourriture, le sexe. Il sait animer des personnages au caractère marqué par leur rude environnement – mineurs, forestiers, éleveurs de chevaux – et créer toute une atmosphère à partir de détails minutieux. L’ouvrage est pourtant desservi par la multiplicité des personnages, leurs interactions complexes ainsi que des longueurs dans l’intrigue.