Quelle flamboyance ! Lâincendie de Rome dĂ©clenchĂ© par Lucius Murena (Vie de feux, NB dĂ©cembre 2009), explose en deux pleines pages et en quatre longues cases verticales enfumĂ©es et rougeoyantes.  Le malheur est tombĂ© sur la ville. Tous veulent Ă©chapper Ă lâhorreur en courant vers le Champ de Mars ou en sautant dans le Tibre. Beaucoup ne peuvent lutter et pĂ©rissent dans les flammes. Seul le TranstibĂ©rim, quartier occupĂ© par la secte des disciples de Christus, semble Ă©pargnĂ©Â : Tigellin, pervers prĂ©fet du prĂ©toire, pousse Agrippine et NĂ©ron Ă les choisir comme bouc-Ă©missaire, responsables de la ruine de Rome.
Personnages historiques (avec notes en fin de livre) et destins fictifs se croisent. La Rome historique se montre une ville cosmopolite et tolĂ©rante avec Ă sa tĂȘte un NĂ©ron sâefforçant de sauver son peuple de la catastrophe, hypothĂšse scĂ©naristique hĂ©tĂ©rodoxe ! Si la rencontre dĂ©cisive entre Murena et NĂ©ron est attendue en vain, lâincendie de Rome occupe lâespace de façon magistrale. Les monuments antiques, les rues Ă©troites, les personnages aux traits soignĂ©s et prĂ©cis, la beautĂ© des tenues et les ombres provoquĂ©es par la luminositĂ© du feu donnent Ă ce rĂ©cit une allure somptueuse et saisissante.