John James, jeune chercheur londonien, arrive à Delhi pour l’enterrement de son père, un biologiste devenu ethnologue. Il y retrouve sa mère, Helen, médecin qui travaille bénévolement dans un dispensaire. Un Américain, Paul Roberts, voudrait écrire une biographie du défunt et tente d’obtenir l’aval de sa veuve. John, qui connaissait mal son père et qui entretient des relations distantes avec sa mère, se sent mal à l’aise en Inde.
C’est la quête d’un père, à la personnalité et à la pensée insaisissables et contradictoires, qui se dévoile par bribes dans l’environnement indien actuel, contrasté, bigarré et tumultueux. Au fur et à mesure, l’image du génie, et du couple parfait qu’il formait avec Helen, se fissure, et les personnages principaux semblent se déliter, perdre leurs repères et leurs certitudes. Dans cette exploration, menée avec subtilité et intelligence, des états d’âme et des liens complexes qui unissent un couple, Tim Parks renoue avec la finesse de Rapides (NB juin 2006). Quoique manquant un peu d’émotion, l’ouvrage dégage une atmosphère particulière et suscite la réflexion sur les questions de communication entre les êtres.