Le capitaine Kôdayû et ses marins, partis du Japon en décembre 1782, déroutés par une violente tempête, accostent, après huit mois d’avaries, en pays inconnu (îles Aléoutiennes). En 1787, les neuf rescapés sur seize en repartent enfin, font escale au Kamtchatka puis, après un long séjour en Sibérie et… une réception à la cour de Catherine II, trois exilés seulement, au bout de neuf ans et neuf mois, retrouveront le Japon où les attendent bien des déceptions.
Inspiré d’un fait-divers, ce roman, encore jamais traduit, porte la griffe du grand écrivain (Cf. Au bord du lac, N.B. mai 2002). Les aventures étonnamment variées dans un climat nordique dépaysent et rappellent les difficiles relations entre peuples étrangers, aux administrations lentes, tatillonnes, injustes. La complexité des comportements humains apparaît constamment. Quelques individualités remarquables s’en détachent comme Kôdayû, intelligent, humain, responsable, et l’original et très dévoué Maxwell aux relations précieuses : explorateur, chercheur scientifique, industriel. De belles descriptions, comme la tempête, le dégel, les interminables voyages en traîneaux, ajoutent encore au charme de ce roman si riche.