Révolte de la dernière pluie

RAMOS Sacha

Le jeune Igor, treize ans, désireux de tuer ses parents, reçoit de son seul ami, monsieur Escobar, le conseil devenir écrivain, agrémenté de la baffe de sa vie. En voici le résultat, l’image détaillée de son existence… Ses parents sont, l’un poète maudit, l’autre « rigologue ». Toujours nus, ils disent tout ce qui leur passe par la tête, ont supprimé les portes dans leur appartement, embrassent leur fils sans cesse et aimeraient que ce dernier leur ressemble. En bon adolescent, il est leur contraire, veut de la pudeur, cesse de parler, déteste les bisous, se révolte, et tue les trois cent soixante-cinq ours en peluche de sa mère… Tout, dans ce livre, est à la fois excessif et vraisemblable ; les portraits des parents et de leur entourage, l’attitude de rejet d’Igor ; les images, le ton rendent un son juste : le garçon veut une vie normale, alors que les parents vivent une enfance éternelle. On y retrouve monsieur Escobar, héros de Pour en finir avec l’obscurité (NB mars 2011). Actes et personnages traités avec truculence et vigueur provoquent la jubilation du lecteur, malgré la banalité du thème : refaire mai 68 à l’envers. C’est bref, mais bien senti !