Parlons de la mort, dit-il. De Dieu, donc, de l’au-delà (il n’y a RIEN à craindre), des croyants et des autres ; de la peur afférente ; du souvenir et de la mémoire, si peu fiables ; des dernières paroles ou, aussi bien, de la fin de la (concession à) perpétuité. Interrogeons surtout les vies des proches, leur mystère, leur dégradation et leur fin : parents, cent fois cités, grands-parents, amis (dans cette quête, le frère philosophe est l’interlocuteur désigné, expert à manier une implacable raison). Et recourons tout autant aux écrivains, comparses habituels, français pour la plupart, Jules Renard, Montaigne, Flaubert, bien d’autres…
Jamais méditation sur la mort ne fut aussi drôle, bouleversante et profonde. Est-ce l’éducation anglaise qui modèle les enfants, surtout les plus sensibles, à taire les émotions en les voilant d’un humour obligatoire, rôdé par les générations ? Est-ce la façon directe dont l’auteur parle de sa vie familiale avec une authenticité, une acuité poignantes ? C’est sûrement l’orchestration virtuose de ces registres disparates, l’efficacité des citations, l’objectivité mi-amusée, mi-inquiète des anecdotes. Non, monsieur Barnes, ne mourez surtout pas au milieu de votre prochain rom (…), nous attendons la suite !