Jeanne vit seule, recluse dans une cabane au bord de la mer. Elle survit comme elle peut, faisant ses courses au Servez-Vous, le distributeur le mieux fourni du village, en attendant son départ pour la Thaïlande. Son rêve ? Y exercer son sport à haut niveau : la boxe thaïlandaise. Un jour, au beau milieu d’une clairière, elle trouve une vieille dame totalement apathique, murée dans le silence. Jeanne décide de la recueillir provisoirement, et de la surnommer Al. Mais leurs passés vont finir par les rattraper. Après un début plutôt lent à se mettre en place, le récit prend du corps, en particulier grâce à une syntaxe percutante et un langage franc. Très peu de péripéties, juste deux solitudes qui se confrontent, l’une atteinte de la maladie d’Alzheimer, l’autre fuyant un passé violent et une pathologie vicieuse. L’évolution des personnages, se livrant chacune à sa manière, donne toute sa densité au roman, jusqu’à un final sombre mais inévitable. Si l’histoire manque de crédibilité, elle aborde de manière singulière des thématiques puissantes telles que la solitude, la légitime défense, l’analgésie ou le suicide assisté. (L.L.-D. et A.-M.R.)
Rien ni personne
MURAIL Lorris