Contrainte de suivre son mari enseignant dans l’Indiana, une jeune femme n’a plus d’autre joie que celle d’écouter en boucle le disque d’un chanteur de mélodies sentimentales… L’absence de sa femme ne pèse guère à Benno : il découvre le plaisir de regarder la télévision en se gavant de gâteaux surgelés et se laisse prendre avec délice au piège de son affriolante secrétaire. Comblé par l’existence, un père de famille redoute pourtant de voir s’effondrer son bonheur lorsque des ragondins viennent occuper le détroit où se baignent ses quatre garçons… Parues en 1969, ces huit nouvelles reflètent l’inclination de Laurie Colwin à dépeindre les choses infimes qui font le quotidien (Une vie merveilleuse, NB. mai 2001). Cette journaliste new-yorkaise, morte en 1992 à l’âge de quarante-huit ans, cerne finement les états d’âme et pointe avec tendresse les petits travers des êtres et leurs bizarreries. Écrits dans une langue fraîche et vive, ces textes qui disent aussi la solitude, les renoncements ou l’incommunicabilité, se lisent agréablement.
Rien que du bonheur
COLWIN Laurie