En mars 1967, Marie Ladouceur vit à Diego Garcia, petite île de l’archipel des Chagos perdu dans l’océan Indien. La vie s’écoule, heureuse et libre, au rythme de la nature ; la pêche et les noix de coco y assurent de quoi vivre. Gabriel, jeune Mauricien aisé et plein de charme, débarque du bateau ravitailleur pour seconder l’Administrateur. En août, l’île Maurice accède à l’indépendance, mais les Chagossiens ignorent l’avenir qu’on leur réserve.
Caroline Laurent (Et soudain la liberté, Les Notes septembre 2017) elle-même originaire de l’île Maurice, raconte une histoire basée sur un fond historique scandaleux. Lorsque le Royaume-Uni a rendu son indépendance à Maurice (dont dépendait l’archipel), un accord secret a donné les Chagos aux Anglais : il stipulait que Diego Garcia serait loué aux Etats-Unis pour l’installation d’une base militaire. Les chiens sont exterminés, deux mille Chagossiens sont mis de force sur un bateau pour Maurice où ils sont abandonnés à eux-mêmes dans des bidonvilles. Le fils de l’héroïne existe vraiment et se bat encore aujourd’hui avec d’autres pour réparer cette injustice. C’est un roman facile à lire sur l’amour, la révolte, l’exil, l’espoir et la lutte. Passionnant et attachant, il révèle ce drame très peu connu. (V.A. et Maje)