Un fleuve, le Donek, artère vitale d’une région engourdie dans les glaces pendant de longs mois, investi par de sombres créatures plus inquiétantes les unes que les autres. Certaines s’emparent de l’âme de ceux qui les croisent au fond de l’eau, et les rendent fous. C’est ce qui est arrivé au dernier gardien du fleuve, héritier d’une charge ancestrale : tenir des balises allumées le long du fleuve pour guider les bateaux. Le mormorach, lui, est une sorte de monstrueux serpent d’eau sanguinaire, d’une puissance et d’un appétit incontrôlables. Mais il possède dans ses flancs une substance magique capable de guérir le « pappa » de Wull. Pour le vaincre, l’adolescent descend le fleuve sur la « bâta » de son père… L’atmosphère sombre évoque le XVIIe siècle, quand les campagnes étaient imprégnées de mystère et fantastique, de sorcellerie, de superstitions, habitées par des créatures fantasmagoriques génératrices de peurs ancestrales… Dans cette contrée profondément sauvage, un héros attachant, courageux, se concentre sur la mission qu’il s’est donnée, acceptant malgré lui dans son bateau des passagers qui, chacun à sa manière, vont l’aider. Après un démarrage un peu lent et un langage parfois déconcertant, personnages et péripéties prennent une intensité qui fait souffler le vent des grandes aventures ; l’intrigue entraîne plus loin qu’il n’y paraît, vers une réflexion sur ce qui constitue réellement la nature humaine, et l’image du père. Plutôt pour grands ados. (M.T. et A.-S.D.)
Riverkeep
STEWART Martin