Riviera

New York, années quatre-vingt. Autour de Philippe, chanteur de rock indépendant à succès, et de Nadia, riche musicienne juive émigrée, s’agite une jeunesse branchée, évoluant entre l’attirance pour la violence, les déviances propres à cet univers et un appétit de succès réparateur de blessures anciennes, sur fond de pandémie virale. Premier roman de Mathilde Janin, le récit est de construction complexe et déroutante, comme peut l’être une composition musicale contemporaine avec ses variations et ses fulgurances. C’est un enchevêtrement incessant de thèmes, de lieux (New York, Paris, Berlin, une île de la mer Noire), de périodes (1985 à 1992), de sensations et de débordements de toutes sortes, qui donne le tournis, mais s’impose comme une performance. En découle un style brillant, au rythme saccadé, sautant de la profondeur à la vulgarité, avec d’abondantes références… Mis à nu, chaque personnage révèle sa nature profonde avec sa démesure, son délire quelque peu morbide et sa brutalité. Le tableau est saisissant. L’analyse fouillée de la relation de couple laisse une forte impression.