Afin de soustraire ses deux fils à l’influence néfaste de leur mère, un père s’enfuit avec eux dans la montagne où il a acquis un chalet sous un faux nom. L’hiver très rigoureux les contraint à s’enfermer dans la maison délabrée et la survie s’organise autour d’un poêle qui a bien failli leur coûter la vie. Entre deux accalmies, de courtes sorties dédiées à la chasse, à l’observation de la nature ou au déblaiement de la neige, viennent rythmer cette vie austère. Le père achète des chevaux à une femme qu’il ressent très vite comme une menace… Olivier Sebban explore à nouveau, comme dans Le jour de votre nom (NB septembre 2009), les thèmes de l’errance et de la quête d’identité. Il décrit avec subtilité et dans un style recherché la déconnexion avec le réel à laquelle le père ne peut résister, ainsi que les sentiments de ses enfants, mélange d’amour et de haine. Le rythme est lent pendant une grande partie du roman. Mais l’atmosphère se tend ensuite, comme s’amplifient la vulnérabilité des deux garçons et la folie du père à la recherche d’une résurrection hypothétique. La nature, indomptable et sauvage, est omniprésente. Un roman assez prenant.
Roi mon père
SEBBAN Olivier