Nycéphore est un petit garçon pauvre, né dans un quartier pauvre de Bordeaux après la guerre. À la suite de différents familiaux, son père, qui voulait être chanteur d’opéra, devient ébéniste, spécialiste du vernis au tampon, la famille vit plus ou moins dans un garage-atelier. Son petit frère meurt, sa mère devient tuberculeuse. Dèche noire et dignité laborieuse…
Cette enfance miséreuse est narrée des années plus tard avec un excès de recherche dans le terme approprié, une opulence de néologismes, une richesse de vocabulaire frôlant l’overdose (l’indigestion ?), contrastant nettement avec le sujet abordé. Les phrases longues, labyrinthiques à l’instar des rues du vieux Bordeaux, les descriptions des personnages, parfois poétiques, parfois féroces, ou encore comiques, mais toujours recherchées, le style très particulier rendent cette « autobiographie apparente » – écrite en 1968 par un jeune homme de vingt ans – légèrement déconcertante. Elle fait partie de « Cosmologie », oeuvre aux trois-quarts inédite.