Taro, nègre professionnel le jour, reprend chaque nuit le fil du roman qu’il écrit. Son héros, un médecin enlevé sous ses yeux dans Beyrouth en guerre, le hante… Parallèlement, Taro doit rédiger pour une commanditaire peu aimable un livre sur les dessous d’une biographie qu’il avait cosignée avec Z., la star du foot. Bientôt son travail croise le récit de la libération des otages français au Liban. Les histoires s’emmêlent…
L’auteur dévoile les coulisses de la « négritude » dans une fantaisie littéraire qui recycle sans doute sa propre expérience. D’une plume habile et désinvolte, il chahute un monde vulgaire, avide d’argent et de succès faciles, opposé à l’univers cultivé et studieux des nègres. Il mélange genres et périodes, fiction et réalité, cache derrière des pseudonymes certains personnages existants dans un livre à tiroirs, tout en chausse-trapes et mises en abyme. Au-delà de ses artifices, le roman vaut surtout pour la façon dont le héros – alias Dan Franck – utilise sa vie pour nourrir son oeuvre. C’est d’ailleurs ainsi qu’il s’était fait connaître avec La Séparation prix Renaudot 1991 (Livre du Mois, NB supplément septembre-octobre 1991).