Roméo seul avec son père depuis l’âge de 8 ans, partage les jeux de Juliette qui habite la maison d’en face. Aigri, le père de Roméo, au chômage, tient des propos racistes et nationalistes, peu soucieux de l’éducation de l’adolescent qui sombre dès 12 ans dans la délinquance. À 16 ans, il quitte l’école malgré les mises en garde de Juliette. Manipulé par les adultes, il partage désormais les opinions du chef de groupe de la Jeunesse Française Révolutionnaire…. La séparation entre les deux jeunes est-elle définitive?Ce roman « coup-de-poing » explore alternativement les parcours des deux héros, montrant les mécanismes qui les poussent à agir. Bien construits, les allers-retours entre les récits permettent de s’imprégner de l’atmosphère familiale et sociale des deux familles, dont les univers contrastent fortement. L’écriture vivante au trait forcé, au vocabulaire parfois grossier trace de façon réaliste la montée d’une idéologie et l’attrait qu’elle peut exercer sur un jeune sans repères. Ce récit démonstratif et terrifiant, lu la gorge nouée, se termine positivement : à 18 ans, après 6 mois en centre éducatif, le héros affronte les souvenirs du passé pour envisager le futur. (F.C. et M.-J.C.)
Roméo sans Juliette
NOZIÈRE Jean-Paul