Sous le rĂ©gime taliban, une jeune femme au chevet de sa fille, blessĂ©e dans un attentat oĂč son Ă©poux perdit la vie, lui chante le paradis perdu, la belle Ă©poque avant lâarrivĂ©e des chars soviĂ©tiques dont sa mĂšre gardait un souvenir magnifiĂ©. Sa petite soeur fut sauvĂ©e des roues dâun blindĂ© par un soldat russe. Cet instant de rĂ©demption, elle le raconte comme une litanie Ă son enfant, lui distillant lâespĂ©rance. Dans la nuit, il faut « croire au bonheur, câest vivre et ça conjure la mort »
Une parmi six nouvelles qui nous plongent au coeur de lâAfghanistan (oĂč lâauteur nâest jamais allĂ©), dans la vie de six adolescentes aimant leur pays «aussi blessĂ© quâil soit, aussi fou quâil puisse ĂȘtre» et que lâexil exalte. Dans un style littĂ©raire, poĂ©tique, parfois incantatoire, lâauteur Ă©voque avec sensibilitĂ©, sans tomber dans le pathos, diffĂ©rentes situations oĂč sâexpriment lâhorreur de la guerre, le courage et la difficultĂ© pour les habitants Ă vivre un conflit qui les dĂ©passe, dĂ©truit leur quotidien, les rĂ©duit Ă lâĂ©tat de pions, victimes du terrorisme comme des frappes de la coalition. Une belle rĂ©flexion sur la complexitĂ© et lâambivalence des sentiments.